Les études

Pour construire et exploiter un parc éolien, il est nécessaire d’obtenir une Autorisation environnementale, qui vaut permis de construire, et autorisation d’exploiter au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Une étude d’impact doit notamment être réalisée. Celle-ci comporte différents volets détaillés ci-dessous.

L’étude écologique

L’étude écologique repose à la fois sur des études bibliographiques (documentation sur les zones protégées, réglementation, données associatives) et sur des investigations de terrain (recensement d’espèces végétales et animales).

Cette étude est réalisée sur un cycle biologique complet (un an). Elle permet d’établir les impacts potentiels du projet sur l’environnement, avant de proposer des mesures pour éviter, réduire ou compenser ces impacts. L’objectif final est de concevoir le projet de moindre impact environnemental.

Pour le projet de la Jarrie-Audouin, l’étude faune/flore a été réalisée par Envol Environnement. L’étude d’impact a été réalisée par Encis environnement.

Pour le projet éolien de Morgat, l’étude d’impact a été réalisée sur la base des états initiaux du projet éolien de la Jarrie-Audouin de 2018.

 

État initial

La carte ci-contre synthétise les enjeux écologiques étudiés sur la zone de projet et présentés lors de l’atelier du 13 avril 2019. La zone est ainsi découpée entre des secteurs à enjeux faibles, modérés ou forts. 

Un enjeu modéré est attribué aux haies et bosquets. En effet, ces habitats constituent de véritables corridors écologiques à l’échelle de la zone de projet. A la différence des cultures intensives qui se voient attribuer un niveau d’enjeu faible, les haies et bosquets sont très convoités par le peuplement avifaunistique.

Parmi les espèces d’avifaune recensées au sein du périmètre d’étude, les rapaces et les laridés apparaissent comme les espèces les plus sensibles au risque de collision : Busard cendré, Faucon pèlerin, Goéland leucophée, Milan noir et Milan royal.

Un enjeu modéré à fort est attribué aux lisières et au haies qui sont les principales zones d’activité chiroptérologique avec une préconisation d’un éloignement de 100 mètres des lisières. Plusieurs espèces sensibles à la présence d’un parc éolien ont été identifiées sur le site : la Noctule commune, la Noctule de Leisler, la Pipistrelle de Nathusius et la Pipistrelle commune.

Pour en savoir plus : téléchargez la lettre d’information n°6

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études acoustiques
Photo d'un sonomètre

Zoom sur : les serrations

Les éoliennes modernes sont beaucoup plus silencieuses que n’ont pu l’être les premiers modèles : ce fut d’ailleurs l’une des principales préoccupations des constructeurs d’éoliennes durant ces 10 dernières années. 

Des nouveautés telles que les systèmes de serration (« peignes » présents sur les pales visant à casser le bruit lors de la rotation) et l’utilisation de plus de matières phoniquement absorbantes ont permis de réduire considérablement le bruit généré par les parcs éoliens.

                 Parc éolien de Gipcy et Noyant d'Allier

L’étude acoustique

Cette étude permet de s’assurer que le bruit des éoliennes reste inférieur aux seuils légaux prévus par la réglementation française (la plus stricte d’Europe). Elle repose sur la notion d’émergence sonore, différence de bruit entre une éolienne en fonctionnement et une éolienne à l’arrêt. Le niveau sonore est mesuré en prenant en compte les bruits de la nature, des infrastructures de transports et des activités diverses. 

La réglementation impose au développeur de ne pas dépasser un bruit ambiant (incluant le fonctionnement des éoliennes) de 35 décibels. Au-delà de ce niveau sonore, le bruit des éoliennes est restreint suivant les moments de la journée : 

  • Diurne (7h-22h) : L’émergence ne doit pas dépasser 5 décibels ;
  • Nocturne (22h-7h) : L’émergence ne doit pas dépasser 3 décibels.

À la construction du parc une nouvelle campagne de mesure est réalisée pour vérifier que le parc est bien conforme à la réglementation. Si, dans certaines conditions (vitesse, direction du vent, heure) les seuils sont dépassés, un plan de bridage (arrêt ou ralentissement de la machine) sera mis en place. Ce plan de bridage est inscrit dans le dossier de demande d’Autorisation Environnementale. 

L’étude acoustique a été réalisée par le bureau d’études Sixense Engineering début 2022 sur la base d’enregistrements réalisées en 2018, dans le cadre du projet initial. Cette réutilisation des données acoustiques a été possible puisque les 2 éoliennes du projet actuel seront implantées au même endroit que 2 éoliennes issues du projet initial.

 

L’étude de vent

La ressource locale en vent est un facteur déterminant dans la conception du projet éolien : choix du modèle, nombre, implantation. C’est pourquoi des appareils de mesure des vents sont installés sur le terrain. Les données récoltées sont ensuite interprétées et corrélées avec les données météorologiques de long terme, de manière à évaluer au plus juste la production potentielle d’un parc éolien et à optimiser l’implantation. 

Un mât de mesure a été installé de 2018 à 2020 afin de recueillir des données locales. Ce mât de mesure, d’une hauteur de 100 mètres, était équipé de plusieurs types d’instruments de mesures, à différentes hauteurs : des girouettes (direction du vent) et anémomètres (vitesse du vent). Des micros à ultra-sons y ont également été installés durant certaines périodes de l’année, afin de compléter les données sur l’activité des chauves-souris en altitude.

L’étude paysagère

L’étude paysagère analyse l’état initial dans lequel s’inscrit le projet de parc éolien de la Jarrie-Audouin : présence ou non de monuments historiques, de sites emblématiques, structure naturelle, relief, géologie, hydrographie, etc. Ce diagnostic paysager s’effectue autour de quatre échelles correspondant chacune à des perceptions différentes :

  • Le « grand territoire » ;
  • L’aire d’étude éloignée (environ 20 km autour de la zone étudiée) ;
  • L’aide d’étude intermédiaire (environ 4 km autour de la zone étudiée) ;
  • La zone d’implantation potentielle.

Plusieurs dizaines de photomontages (simulations de l’impact visuel des éoliennes) ont été réalisés depuis des points de vue notoires, afin d’estimer la visibilité du parc. Ces photomontages et leur analyse entrent en compte dans le choix de l’implantation finale, et permettent d’élaborer des mesures visant à réduire l’impact (plantations, etc.). Pour le projet éolien de la Jarrie-Audouin, l’étude paysagère a été réalisée par l’Agence B. 

Pour le projet éolien de Morgat, de nouveaux photomontages ont été réalisés sur la base du nouveau projet à 2 éoliennes.